Date de sortie : 16 0ctobre 1980
Réalisé par Stanley Kubrick
Avec Jack Nicholson, Shelley Duvall, Danny Torrance, Scatman Crothers
Genre : Epouvante - horreur, Thriller

Il faut savoir que cette adaptation de Kubrick d'un des best sellers de Stephen King se démarque nettement du roman initial que le maître de l'épouvante, transposa quelques années plus tard pour la télévision. En effet, si la version télévisuelle est plus fidèle à la banale histoire de maison hanté d'origine, le métrage de Kubrick se révèle être un de ses meilleurs films, dont la perfection magnifie l'oeuvre de King autant par une mise en scène virtuose que par son traitement conceptuel, nous faisant alors assister à la régression mentale de Jack, embauché comme gardien d'un hôtel où se sont passés auparavant de mystérieux événements, dans lequel il va se retrouver enfermé avec sa famille pendant plusieurs mois, et va tenter progressivement de massacrer ses proches, d'après la version de King, sous l'influence d'esprits maléfiques qui errent dans le lieu maudit, tandis que dans le traitement de Kubrick qui n'est pas moins terrifiant quand il traite de l'horreur comme une introspection de la folie, les malheurs de la famille Torrance semblent plutôt dûs au personnage de Jack, qui perd la raison et sombre dans le délire.


C'est pour cela que chez Kubrick, le mal provient moins d'une force extérieure qui pourrait anéantir un esprit faible, mais plutôt de l'homme qui n'est que victime que de lui même, de ses contradictions et de son déséquilibre. Et c'est à partir de ce point de vue conceptuel, la version de Kubrick en enrichissant l'oeuvre de King de considérations psychanalytiques, qui en conséquence substituent plutôt des apparitions de fantômes malfaisants à des visions à caractère hallucinatoire, multiplie ainsi les points de vues et laisse parfois le spectateur dans le doute s'agissant de bien interpréter les événements qui se produisent, d'autant plus que la trame scénaristique de Kubrick sait cultiver l'ambiguïté à travers de différentes interprétations qui pourraient cohabiter sans forcément pour autant se contredire, quand par exemple, la femme de Jack, semble finir par apercevoir des fantômes ?


Mais malgré que Kubrick ait dénaturé le roman de King en mélangeant les pistes, il en reste néanmoins dans son oeuvre abstraite, l'élément surnaturel qui constitue le point de départ de l'histoire de King, puisque Danny, le fils de Jack, garde dans ce film le ladite pouvoir, le shining, qui lui permet de communiquer avec les détenteurs du même pouvoir, et par ce moyen de l'emporter finalement sur son père, qui celui ci en devenant fou, exprime peu à peu des pulsions refoulées dans un lieu favorable à l'émergence de sa folie meurtrière, magnifiquement joué par Jack Nicholson. C'est alors donc avec l'utilisation des visions et des cauchemars prémonitoires de Danny, faite par le réalisateur, qu'il règne des le début de ce thriller par le biais notamment d'une trame sonore angoissante, un climat de peur qui se mélange peu à peu à une ambiance de démence, menant ainsi le spectateur jusqu'au bout d'une grande frayeur, au cours duquel monte rapidement une tension qui ne le lâche plus jusqu'au dénouement final. On peut dire alors également que de ce point de vue là, le chef d'oeuvre de Kubrick est aussi très réussi.




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